Les petites pannes courantes. Plus de courant dans la maison ! Que faire ?
Nous commençons une série d’articles sur les pannes les plus courantes qui peuvent se produire à la maison. Comment faire pour réparer, ou au moins pour savoir si on peut réparer soi même ou s’il faut faire appel à quelqu’un de plus compétent. On va commencer par l’électricité : il n’y a plus de courant dans la maison, ou au moins dans une partie de la maison.
Bien sûr je vous conseille vivement de lire ce papier au moins une fois avant que la panne de courant ne survienne…
1 Déterminer si c’est une panne générale ou si ça vient de chez moi
Dans le cas où n’y a plus de courant dans toute la maison et que j’ai entendu un claquement dans le tableau électrique (si je ne suis pas trop loin), alors je suis sûr que ça vient de chez moi.
Dans le cas où je n’aurais rien entendu et qu’il n’y a plus de courant dans toute la maison alors il faut regarder par les fenêtres s’il y a du courant chez les voisins ou de l’éclairage public. Si je suis en appartement, je sors pour vérifier s’il y a du courant dans les parties communes de l’immeuble. Si tout est noir à l’extérieur, ou si les voisins font comme moi, alors il n’y a plus qu’à attendre. C’est une panne générale. Pour ne pas subir les inconvénients de ces pannes réseau, surtout lorsqu’elles sont fréquentes et de durée assez brève, on peut regarder ici pour voir comment je traite le problème.
2 La panne est chez moi : je vais au tableau électrique
Dans le cas contraire, je vais voir le tableau. La panne est probablement chez moi. Et je demande alors à tous ceux qui sont dans la maison s’ils ont branché ou démarré quelque chose juste avant la panne. Si c’est le cas, je leur demande de débrancher ou d’arrêter ce matériel.
La photo représente un exemple du tableau électrique tres classique qui équipe un studio aux normes actuelles. On voit à gauche le compteur linky avec sa couleur vert pomme (pour ceux qui veulent en savoir plus sur Linky, je donne mon avis ici) et à sa droite le disjoncteur principal (ces deux dispositifs appartiennent à Enedis, ex-ERDF). Le disjoncteur principal est muni d’un gros bouton (qui peut être rotatif ou pas) qui peut être orienté sur « 1 » (marche) ou sur « 0 » (arrêt). S’il est sur « 0 », cela signifie que c’est lui qui a coupé le courant. On va alors le tourner (ou l’enfoncer, ou le remonter) vers « 1 ». s’il reste en place, alors le courant revient. Fin (provisoire de la panne).
Ce disjoncteur principal peut interrompre le courant pour deux raisons :
1) Le courant demandé est trop fort par rapport à l’abonnement souscrit. Dans ce cas normalement c’est Linky qui aurait du déclencher en premier (dans ce cas il afficherait : « PUISS DEPASSEE ») En principe ces deux disjoncteurs sont réglés tous les deux pour déclencher sur un courant maximum correspondant à l’abonnement souscrit.
2) On a franchi un seuil de disjoncteur différentiel supérieur à 500 mA. Ce seuil de déclenchement signale un courant de fuite, un défaut d’isolement quelque part qui est probablement lié au dernier matériel mis en service. Cependant, on verra plus loin qu’il existe dans le tableau d’autres disjoncteurs différentiels réglés sur des valeurs beaucoup plus sensibles. C’est normalement eux qui doivent sauter en premier. Les disjoncteurs différentiels sont des éléments de sécurité importants, voir ici.
Donc, réarmer ce disjoncteur principal en tournant (ou en appuyant sur) le bouton vers la position « 1 ».
Remarque : normalement, pour ceux qui sont équipés de linky et qui ont des tableaux modernes, ce disjoncteur principal ne devrait plus jamais s’ouvrir. Linky doit s’ouvrir avant lui en cas d’excès de puissance demandée et les disjoncteurs différentiels des lignes (voir plus bas) doivent le faire avant lui pour un courant de fuite…
Pour tenter de réarmer linky, maintenir la touche « + » appuyée .
3 Si le courant n’est toujours pas revenu, on va regarder les disjoncteurs alignés sur le tableau
Il faut donc maintenant regarder les deux lignes du tableau de droite. Chacune d’elles est composée d’un alignement de petits disjoncteurs qui sont chacun affectés à des prises, des éclairages ou divers matériels et chaque ligne commence à sa gauche un disjoncteur plus important qui joue le même rôle que le disjoncteur principal en s’ouvrant sur deux critères : un courant demandé trop fort, ou un défaut d’isolement. Ce disjoncteur différentiel pilote toute la ligne correspondante.
Regarder chaque ligne : toutes les petites manettes doivent être orientées vers le haut. Si on a perdu la lumière ainsi que plusieurs appareils, il est très probables que c’est un des disjoncteurs différentiels de tête de ligne qui a sauté. Si c’est le cas, tenter de le réarmer. S’il se maintient en haut, demander alors que l’on redémarre ou que l’on rebranche le matériel qui avait été mis en service juste avant la panne. Si ça saute à nouveau, on tient le probable coupable. On déconnecte à nouveau le matériel suspect, on réarme le différentiel, et c’est la fin de la panne pour aujourd’hui.
Si ça saute à nouveau. Alors il faut rechercher le circuit qui est responsable de la panne. Voici la méthode qu’il faut utiliser :
1) Laisser la manette du disjoncteur différentiel vers le bas (courant coupé sur la ligne)
2) Abaisser toutes les manettes des petits disjoncteurs de la ligne associée.
3) Remonter ensuite la manette du disjoncteur différentiel de la ligne. Il doit normalement rester en haut. S’il déclenche dans ces conditions, (même si tous les « départs » sont OFF), alors c’est lui qui est défectueux. Il faudra le remplacer. Cependant, dans 99,9 % des cas, il doit tenir en haut.
4) Remonter ensuite lentement les petits disjoncteurs les uns après les autres en partant de la gauche…normalement, a un moment, il doit y en avoir un qui doit faire sauter le courant, alors on sait que c’est lui qui alimente le matériel responsable de la panne. Si on arrive au bout de la ligne avec tous les départs sur « ON » (en haut), alors, c’est le matériel qu’on avait débranché au début qui est responsable de la panne.
5) on peut faire une ultime vérification en remettant en service le matériel suspect qui avait été débranché. Si ça saute à nouveau, c’est lui. Il suffira de ne plus l’utiliser pour le moment.
Noter qu’il existe aussi des matériels qui ne peuvent pas être débranchés (radiateurs muraux, cumulus, plaque de cuisson…) Dans le cas où ce serait un de ces matériel qui serait en cause, il suffira de maintenir le petit disjoncteur correspondant en bas (courant coupé) mais il faudra bien réparer plus tard : c’est toujours compliqué de ne pas avoir d’eau chaude.
Noter aussi qu’une autre raison pour laquelle le courant saute au moment où on démarre un matériel n’est pas nécessairement un défaut sur ce matériel là. Il est aussi possible que le courant demandé soit trop important. Un plaque de cuisson + un chauffage + un cumulus + une machine à laver dépassent ensemble 9 kW. Si on a souscrit cette valeur d’abonnement, alors linky saute (et affiche « PUIS DEPASSEE »). C’est lui qu’il faudra réarmer en appuyant sur le « + » mais après avoir arrêté un des matériel précités : il faudra apprendre à mettre le machine à laver en pause le temps de cuire son steak… Là, il n’y a pas de panne : on a simplement dépassé la puissance souscrite.
Linky est plus précis que les anciens disjoncteurs qui nous laissaient un peu de marge, c’est la raison pour laquelle ceux qui ont nouvellement installé ce compteur pourront avoir plus déclenchements qu’auparavant.
En résumé : En cas de panne, regarder dans la rue ou les parties communes de l’immeuble. S’il y a du courant dehors, regarder le tableau. Si un départ en tête de ligne est sur « OFF » (en bas), faire les manœuvres 1 à 5. S’il n’y a toujours pas de courant, tenter de réarmer le disjoncteur principal et regarder les messages de Linky pour savoir s’il faut réarmer ou téléphoner à son fournisseur.
Complément : pour ceux qui veulent en savoir plus les disjoncteurs 30 mA. Ils sont très sensibles, ils servent à assurer la protection des personnes (le disjoncteur principal « Enedis » calibré sur 500 mA sert lui, à protéger le matériel). Ce disjoncteur 30 mA va s’ouvrir s’il voit un courant de fuite (c’est-à-dire qui part à la terre) total supérieur à 30 mA sur la ligne qu’il est sensé protéger. Ces 30 mA peuvent être répartis sur plusieurs matériel « légèrement » défectueux (chacun fait moins de 30 mA de fuite), or, c’est le dernier mis en service qui provoquera l’ouverture du différentiel ; mais il est possible que ce ne soit pas lui le seul coupable, voire même celui qui est le plus coupable.