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Le polluant chauffage au bois

Le chauffage au bois peut être très polluant, pour l’air extérieur, mais aussi pour l’air que l’on respire dans le local chauffé. J’ai passé une grande partie de ma jeunesse dans des maisons chauffées au bois, foyer ouvert de cheminées, et poêles souvent très anciens avec de nombreuses fuites de fumées. Les anciens ne savaient pas faire la cuisine autrement, et je me souviens même d’une vieille tante, qui sitôt levée allumait le poêle et l’alimentait toute la journée, chaque jour de l’année, même s’il faisait 35 degrés à l’extérieur…

Et puis on a commencé à parler de la pollution par les fumées et des mères de familles indiennes ou africaines qui mourraient du cancer du poumon sans avoir jamais fumé une seule cigarette de leur vie, elles qui avaient seulement respiré les fumées du combustible nécessaire à la cuisson.

Mais tout ceci ne nous concernait pas, et chaque année, aux premiers jours de l’automne, dans ce petit village de Haute Provence (dont les habitants ont coutume de s’appeler entre eux « les estubés », ce qui en langue provençale signifie « les enfumés »), j’étais heureux de sentir dans les rues les odeurs des différentes essences de bois qui étaient brûlées dans chaque maison. Avec un peu d’expérience, on pouvait même savoir ce que telle ou telle famille utilisait comme combustible. Évidemment, le résineux était le plus parfumé, même s’il était d’usage d’éviter de le brûler puisqu’il avait pour défaut d’encrasser les conduits de cheminées. On pouvait parfois même voir des « belugues » incandescents sortir la nuit de la cheminée de quelques imprudents…

Et puis j’ai découvert la polémique provoquée par d’étonnantes déclarations ministérielles sur les feux de cheminées en région parisienne dans l’excellent dossier du site les-crises sur le très polluant chauffage au bois. Et là, je dois avouer que je suis un peu tombé de ma chaise…

Il faut lire ce billet, qui fait partie d’un dossier très documenté sur la pollution de l’air en France  Pollution qui est quand même responsable de 48 000 morts par an en France. Voici quelques figures issues de cet article

Je vous laisse vous faire votre opinion, bien sur mais je livre ici quelques données surprenantes issues de cet article :

  • le chauffage au bois est un très important émetteur de particules fines qui sont très dangereuses pour la santé.
  • Les systèmes à foyer ouvert sont 70 fois plus polluants que les systèmes à foyer fermé.
  • Une journée de chauffage au bois égale 7000 km en diesel !
  • En Allemagne, des filtres à particules obligatoires sur les systèmes de chauffage au bois… Bien sûr, nous allons suivre…
  • En Ile-de-France le chauffage au bois couvre 4 % des besoins de chauffage et génère 90 % des émissions de particules fines… Chiffres difficiles à croire…

Pour conclure, je dois reconnaître que j’ai ainsi perdu beaucoup d’illusions « écologiques » sur le chauffage au bois. Et j’ai découvert qu’il fallait particulièrement être attentif aux occupants de la maison, ceux qui respirent un air encore plus pollué qu’à l’extérieur et qui sont les plus vulnérables, tout spécialement les jeunes enfants.

voici un intéressant tableau qui détaille les différents composants des fumées en fonction du combustible. le bois est loin d’être le meilleur…

 

 

Il faut donc bannir les cheminées à foyer ouvert et les anciens poêles. Les cheminées à foyer peuvent souvent mais pas toujours être équipées d’ un insert beaucoup plus performants. Cependant, il faut savoir que la température des fumées d’un insert est plus élevée : je connais le cas d’une personne qui a connecté un insert avec un ancien conduit de cheminée sans faire un tubage correct et qui a provoqué un incendie qui a complètement détruit les 3 appartements qui étaient aux étages supérieurs. Il vaut donc mieux s’adresser à un professionnel…

Les systèmes les plus performants sont les systèmes modernes à granules. Quant aux bonnes vieilles cheminées ouvertes de mon enfance, elles avaient un rendement déplorable qui était probablement de quelques %, essentiellement par rayonnement (voir le billet sur les modes de propagation de la chaleur). J’en ai même connu qui avaient peut être une sorte de « rendement négatif » : le feu crée un courant d’air chaud qui monte dans la cheminée, lequel crée une aspiration qui est alimentée par toutes les entres d’air froid qui sont si nombreuses dans les vielles maison et la puissance de refroidissement apporté par ce renouvellement d’air est supérieur à la maigre chaleur apportée par le rayonnement du foyer. Ainsi, le local se refroidis quand on allume la cheminée !

Le chauffage au bois est donc (en principe) renouvelable, si on sait prendre soin de la forêt, mais pas forcément si écologique que cela, surtout si le combustible a parcouru des centaines de km avec des gros grumiers qui roulent au diesel qui tâche pour parvenir jusqu’à vous…

Si vous souhaitez vous équiper en chauffage au bois, alors il est nécessaire de faire un passage obligé sur le site de l’Ademe.

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2 réflexions sur “Le polluant chauffage au bois

  • Emmanuelle

    Bonjour,
    Eh oui il n’y a pas de solution zéro pollution 🙁 Par contre, sur le feu de cheminée beaucoup de choses se sont dites et les experts en la matière ne sont pas tous d’accord.
    Et c’est comme tout, il faut prendre quelques mesures. D’abord un foyer fermé nouvelle génération et devenu obligatoire pour limiter au max le rejets de particules, la qualité du bois est hyper importante aussi (et sa provenance nous sommes d’accord), le type d’allumage aussi joue énormément (l’allumage par le haut est impératif pour éviter les rejets de particules) et évidemment comme pour tout un système de chauffage ça s’entretient… Donc oui au bois mais effectivement pas n’importe comment et pas en disant n’importe quoi. Les résultats des études sont différents en fonction des régions et des conditions climatiques.

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    • admin6693

      Bonjour, merci de ton commentaire. En rédigeant cet article je me suis rendu compte d’une chose assez évidente, finalement : c’est que toutes les solutions de type combustion de quelque chose présentent des problèmes de pollution, et même des problèmes sanitaires qui peuvent être vraiment sérieux et à court terme. La correction de ces problèmes (filtres à particules) risque d’être très contraignante et même de rendre le procédé totalement dépourvu d’ intérêt du point de vue économique.
      Un jour peut-être, la cheminée, ce sera pour le soir de noël, pour le plaisir j’allume une cheminée et j’allume un cigare avec exactement le même effet. Il ne faut pas abuser, c’est tout.
      Existe-t-il des solution totalement dépourvues d’impact sur l’environnement ? Je pense que oui, actuellement, mais elle sont de faible productivité (exemple petit hydraulique « au fil de l’eau ») ou encore l’hydroélectricité comme sous produit de grandes installations destinées à la gestion des ressources en eau qui auraient existé de toutes façon (avec le changement climatique, il va en falloir encore davantage, et malheureusement sacrifier de « bonnes terres »). Enfin, il me semble que dans un proche avenir, l’enjeu majeur est le problème de la filière de recyclage du photovoltaïque. C’est là que je mettrais le gros effort de R&D si j’était aux manettes… Le PV entièrement recyclable serait à impact très modéré sur l’environnement. Ca me semble être un objectif raisonnable à assez court terme.
      PhF

      Répondre

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